1. Une percée fulgurante sur l’App Store
DeepSeek a surpris le marché lorsque son assistant basé sur le modèle DeepSeek-V3 a atteint la première place de l’App Store d’Apple aux États-Unis, éclipsant des applications de longue date. Désormais, tous les regards sont tournés vers Janus Pro 7B, la dernière itération de son modèle d’IA spécialisé dans la génération d’images.
2. Une stratégie disruptive face à OpenAI
DeepSeek bouscule l’écosystème de l’IA aux États-Unis grâce à la montée en puissance de son application, l’adoption d’une licence MIT pour son LLM et une politique tarifaire plus abordable pour ses services payants. En particulier, la startup défie OpenAI en proposant des prix bien inférieurs, au moment où les investissements dans l’IA s’annoncent colossaux pour 2025. Une interrogation persiste cependant : sur quelle infrastructure repose DeepSeek et comment ses modèles sont-ils entraînés ? Car un budget conséquent ne garantit ni l’excellence d’une application ni la performance d’une intelligence artificielle. D’ailleurs, certains analystes, comme ceux de Jefferies, anticipent déjà un ralentissement des investissements à grande échelle.
3. Un soutien massif de High-Flyer et des ressources impressionnantes
D’autres experts, notamment chez JPMorgan, apportent toutefois un éclairage plus nuancé. DeepSeek est soutenu par le puissant fonds chinois High-Flyer, qui lui aurait permis d’accéder à plus de 50 000 GPU NVIDIA Hopper, soit une capacité équivalente à celle d’OpenAI. L’efficacité de ses modèles repose nécessairement sur un long processus d’entraînement, estimé à 10-12 mois, nécessitant une puissance de calcul colossale. Elon Musk lui-même souligne ce point : "Évidemment, DeepSeek dispose de bien plus de GPU NVIDIA qu’ils ne le prétendent." Officiellement, la startup annonce utiliser 10 000 GPU A100…
4. Une stratégie tarifaire audacieuse : pari sur le volume ou perte calculée ?
Des prix cassés face à la concurrence
DeepSeek a choisi une approche tarifaire radicalement différente de celle d’OpenAI, en proposant des services à des prix bien inférieurs. Cette politique de prix agressive vise clairement à attirer un grand nombre d’utilisateurs, particuliers comme entreprises, et à capter rapidement des parts de marché. En baissant ses tarifs, la startup cherche à démocratiser l’accès à son intelligence artificielle et à s’imposer comme un acteur incontournable du secteur.
Une rentabilité à long terme ?
Cependant, proposer des prix bas soulève une question essentielle : DeepSeek peut-elle être rentable à terme ? Si la startup adopte une stratégie basée sur le volume, elle devra compter sur un afflux massif d’abonnés payants pour compenser ses faibles marges. Il est également possible que la startup fonctionne actuellement à perte, misant sur un financement externe et une croissance rapide pour assurer sa pérennité. Cette approche n’est pas sans risques, surtout dans un marché aussi concurrentiel où la confiance des investisseurs peut fluctuer rapidement.
Des coûts d’infrastructure colossaux
L’entraînement et l’exploitation des modèles d’IA nécessitent des ressources informatiques considérables. Même si DeepSeek affirme utiliser 10 000 GPU A100, certaines sources indiquent qu’elle aurait accès à une capacité bien plus importante, notamment via son partenariat avec High-Flyer. Le défi est donc d’amortir ces coûts tout en conservant une compétitivité tarifaire. La question reste ouverte : DeepSeek parviendra-t-elle à équilibrer son modèle économique ou devra-t-elle revoir sa stratégie dans les années à venir ?
5. Les tensions géopolitiques et leurs répercussions sur l’IA
Les restrictions américaines sur les exportations de technologies
La montée en puissance de DeepSeek s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine sur le plan technologique. Washington a mis en place des restrictions strictes sur l’exportation de composants stratégiques, notamment les GPU avancés de NVIDIA, essentiels à l’entraînement des modèles d’IA. Ces mesures visent à limiter les capacités des entreprises chinoises dans le domaine de l’intelligence artificielle et du calcul haute performance.
Des alternatives chinoises en pleine émergence
Face à ces restrictions, les entreprises chinoises, dont DeepSeek, n’ont d’autre choix que de trouver des solutions alternatives. Certaines d’entre elles se tournent vers des fabricants locaux de semi-conducteurs, tandis que d’autres, comme DeepSeek, bénéficient du soutien de fonds d’investissement puissants pour contourner ces limitations. Le marché chinois développe également ses propres puces d’IA, bien que celles-ci restent encore en deçà des performances des modèles américains les plus avancés.
L’impact sur le marché et les investisseurs
Ces tensions ont des conséquences directes sur l’économie mondiale. Par exemple, après l’annonce de nouvelles restrictions, l’action de NVIDIA a chuté de 13 % à Wall Street, preuve de l’inquiétude des investisseurs quant à l’avenir du secteur. De son côté, DeepSeek doit également composer avec les exigences des régulateurs chinois, notamment en ce qui concerne la modération des contenus générés par ses modèles d’IA. Toute entreprise opérant en Chine doit se conformer à des règles strictes, notamment sur les sujets sensibles politiquement, ce qui peut limiter le développement et l’adoption de certaines fonctionnalités.
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